Les visites pastorales existent-elles toujours?

Le lien entre un évêque et son diocèse passe, entre autres choses, par ces visites pastorales que le Concile de Trente déjà encourageait et que l'actuel Code de droit canonique reprend. Ceci pour permettre à l'évêque de connaître un peu plus et un peu mieux cette portion du peuple de Dieu qui lui est confiée et dont il risquait de rester trop lointain. Elles furent autrefois grandioses et solennelles. Elles tendent à l'aune des évolutions en France à se vouloir aujourd'hui plus chaleureuses et consensuelles. Le temps est moins à quadriller le terrain qu'à rassembler, mettre en contact, pour être signe, en dialogue avec la société.
Le texte que nous livre l'archevêque de Lille, Mgr Laurent Ulrich, tiré de son expérience savoyarde, est à l'image de cette évolution. On n'y trouvera pas une étude qui se voudrait savante, mais une description paisible de ce qu'il a constaté et découvert de la foi des chrétiens de son diocèse, de leurs attentes et de leur manière de s'organiser pour vivre "au milieu de la vie civile" ... "sans peur de l'avenir". Comme dans tout champ où il y a des fleurs, il émaille son discours de remarques apparemment innocentes ou naturelles mais qui sont autant d'idées à reprendre pour "affermir aujourd'hui l'Église", en dévoilant un peu mieux "l'action de Dieu" parmi nous. C'est bien là le but de toute visite pastorale...